9 Written explanations of Marc BOTENGA

Galileo est le système global de navigation par satellite (GNSS) de l'Europe. En simplifiant, il s'agit d'un système GPS européen. Suite aux tensions avec la Russie, et alors que l’Union refuse toujours toute initiative diplomatique pour mettre fin à la guerre en Ukraine, l'UE cherche des alternatives pour reprendre les lancements de satellites. La Commission affirme que la seule alternative était les États-Unis. Nous craignons que cela n'augmente encore notre dépendance à l'égard des États-Unis. De plus, bien que Galileo soit sous contrôle civil, il est en fait également utilisé à des fins militaires et, depuis 2013, des entreprises et des chercheurs israéliens ont été autorisés à participer au programme. Nous pensons que l'UE devrait annuler cette participation au vu des violations constantes du droit international et des droits de l'homme par Israël.

La majorité du Parlement européen veut autoriser l'utilisation de F-16 et de missiles occidentaux à longue portée pour frapper des cibles au plus profond de la Russie. Cette escalade de taille pourrait déclencher une troisième guerre mondiale, car cela serait considéré de facto comme étant une participation des armées occidentales à la guerre. Même l’Allemagne ou les États-Unis n’ont pas franchi ce pas à l'heure actuelle.La guerre d’agression russe en Ukraine dure déjà depuis deux ans et demi. Chaque jour qui passe entraîne son nouveau lot de victimes. Livraison d’armes après livraison d’armes, paquet de sanctions après paquet de sanctions, l’Union nous promet que cela changera le cours de la guerre. Il est temps de constater l’échec de cette stratégie à ramener la paix sur notre continent. Plutôt que de s’entêter dans l’escalade militaire et l’imposition de sanctions, dont le prix fort est payé par les populations civiles, consacrons nos efforts aux négociations de paix, afin de mettre un terme à la guerre le plus rapidement possible. Les pays du Sud le soutiennent ardemment. Le chancelier allemand Olaf Scholz y est désormais favorable. Qu’attend-on pour réunir les gens autour d’une table pour mettre fin au carnage ?

La situation au Venezuela inquiète. Cela vaut pour la situation politique, mais aussi pour la situation socio-économique. Cette situation ne peut être comprise sans tenir compte des sanctions brutales imposées au pays depuis des années par les États-Unis d'Amérique. Il s'agit notamment du blocus pétrolier, du boycott des achats internationaux et de la saisie des réserves d'or vénézuéliennes. Selon le Washington Post, les sanctions américaines ont entraîné une récession trois fois plus importante que la Grande Dépression aux États-Unis. À cet égard, la résolution du Parlement européen comprend un appel très contre-productif à des sanctions encore plus importantes. Celles-ci ne feraient que nuire au peuple vénézuélien et exacerber la crise humanitaire dans le pays.Il serait préférable que tous les partis publient les résultats complets des élections et leurs preuves. Cependant, au lieu de se limiter à réclamer une démocratie équitable et participative, le Parlement européen veut, dans cette résolution, décider qui doit être le président du Venezuela. Ce n'est pas le rôle du Parlement européen. Il s'agit d'un appel à l'ingérence occidentale dans les affaires intérieures d'un pays souverain.

L'invasion illégale de l'Ukraine par la Russie a causé beaucoup de souffrances humaines et de dégâts matériels. Nous soutenons la reconstruction de l'Ukraine. Toutefois, les protocoles d'accord relatifs aux prêts précédents étaient liés à des réformes néolibérales. L'Ukraine devait libéraliser son secteur énergétique. La libéralisation de l'UE a été l'une des principales causes de la crise énergétique. Elle a provoqué une flambée des prix de l'énergie et permis aux entreprises énergétiques de réaliser d'énormes profits. Nous sommes également sceptiques quant aux demandes visant à faciliter les investissements étrangers et à accélérer la restructuration des entreprises. En bref, les précédents protocoles d'accord de prêt ont obligé l'Ukraine à vendre son infrastructure nationale et son économie aux multinationales européennes. Nous nous attendons à ce que les nouvelles conditions suivent la même politique antisociale. Nous critiquons également la demande d'utilisation des fonds pour l'achat d'équipements militaires fabriqués en Europe et la coopération dans le cadre du programme européen pour l'industrie de la défense (EDIP). Il s'agit là d'une autre façon de subventionner indirectement les multinationales militaires européennes et leurs profits.

Le Fonds européen d'ajustement à la mondialisation (FEM) est un instrument spécial destiné à exprimer la solidarité de l'UE avec les travailleurs européens ou les indépendants qui ont été déplacés à la suite d'une restructuration, et à les aider à trouver un nouvel emploi. L'objectif est de mobiliser ce fonds pour aider la Belgique à faire face aux licenciements dans le secteur du commerce de détail. Nous soutenons la proposition de mobiliser le FEM pour aider les travailleurs licenciés.Le 3 juin 2024, la Belgique a présenté une demande de contribution financière du FEM à la suite de la délocalisation de travailleurs dans les supermarchés Match-Smatch (Match SA. et Profi SA.). À l'issue de l'évaluation de cette demande, la Commission a conclu, conformément à toutes les dispositions pertinentes du règlement FEM, que les conditions d'une contribution financière du FEM étaient remplies. La demande concerne 513 travailleurs licenciés qui ont cessé leurs activités au sein de Match-Smatch. La Commission propose de mobiliser un montant de 2 661 564 EUR du FEM, représentant 85 % du coût total des mesures proposées.Nous votons en faveur de cette proposition qui permettra de libérer des ressources pour soutenir les travailleurs.

Le vote sur l'ensemble du budget de l'Union européenne pour 2025 est l'occasion d'investir dans le social, l'environnement et les services publics pour la classe travailleuse. Mais au lieu de cela, les partis traditionnels choisissent d'investir massivement dans l'armement et la défense, au milieu d'une urgence sociale et économique. Notre proposition de réduire de moitié les salaires des députés européens et des commissaires européens a de nouveau été rejetée. Les salariés ne peuvent plus payer leurs factures, mais Mme Von der Leyen reçoit 30 000 euros par mois. Des sommes vertigineuses qui déconnectent totalement les commissaires européens de la réalité quotidienne des travailleurs. C'est pourquoi nous avons voté contre ce rapport.

Nous avons soutenu ce rapport et les excellents amendements de notre groupe qui introduisent des mesures importantes dans les lignes directrices. Le nouveau texte propose des initiatives en matière de marchés publics, reconnaît le besoin de logements abordables, demande des impôts sur la fortune, la mise en œuvre urgente de la directive sur les plates-formes et de la directive sur le salaire minimum, et le renforcement des inspections du travail.Un amendement clé a été la suppression des références au cadre de gouvernance économique de l'UE (le « semestre européen »). Il s'agit du mécanisme par lequel l'austérité est imposée aux États membres au nom de la coordination des politiques. Les gouvernements sont contraints d'entrer dans une camisole de force néolibérale et de réduire les pensions, l'éducation, la santé, la protection sociale et les services publics. C'est un outil conçu pour détruire les acquis sociaux de la classe travailleuse. Il sert les intérêts des grandes entreprises en leur donnant des biens publics pour qu'elles puissent faire des profits facilement. Nous voulons une politique économique européenne basée sur la solidarité, la justice sociale, le développement durable, des services publics de haute qualité pour tous et de bons emplois et pensions.

La santé des gens ne doit pas dépendre des exigences du marché et de Big Pharma. Le texte sur les appareils médicaux est dépassé, c’est vrai. Le cadre qu’il fixe ne permet plus de garantir des contrôles de sécurité suffisants et la santé de nombreux patients en dépend. Mais pousser pour qu’il soit révisé le plus rapidement possible, dans les premiers jours de travail de la nouvelle Commission Européenne, c’est une fausse-bonne idée. Il faut prendre le temps de conduire les études nécessaires. C'est aussi une question de sécurité. Se presser servirait les investisseurs, qui cherchent à connaitre au plus vite la prochaine bonne opportunité sur laquelle parier. Mais sur le long terme, c’est la qualité des soins et des appareils médicaux qui risque d’en pâtir. Je soutiens une révision du texte sur les appareils médicaux en bonne et dûe forme. Mais les amendements de la droite qui poussent pour une révision en marche accélérée ont été adoptés par une majorité du Parlement européen, c’est pourquoi j’ai finalement voté contre la résolution.

Cette résolution soutient la présence de navires de guerre européens et états-uniens en mer de Chine. Or, leur déploiement dans la région participe à une logique d’escalade des tensions et de course à l’armement à laquelle nous nous opposons.Nous soutenons une solution diplomatique et pacifique au conflit inter-chinois, basé sur la négociation et la confiance entre les deux parties. Nous souhaitons ainsi que l’Union européenne, au lieu d’attiser les tensions dans la région, prenne un rôle diplomatique constructif. Nous avons d’ailleurs déposé un amendement dans ce sens, qui a été rejeté.